Désobéissance européenne

En 2012, vous n’aviez pas pu réunir les cinq-cents parrainages d’élus nécessaires pour être candidat à la présidence de la République. Compte tenu du durcissement législatif des conditions pour les obtenir, quelles sont les raisons qui vous poussent à croire que vous réussirez en 2017 ? Nous ne comptions que 707 adhérents fin 2011. Nous avons désormais plus de 14150 adhérents et au rythme actuel, il est possible que nous dépassions les 15000 d’ici à la mi-janvier 2017. Cela fait de l’UPR le 5ème ou 6ème parti de France en nombre d’adhérents et l’un des tout premiers en nombre de militants. Or il faut beaucoup de démarcheurs sur le terrain pour récolter les parrainages. Il faut savoir que les maires, principaux détenteurs du pouvoir de parrainage, sont très réticents à parrainer. Environ 60% d’entre eux refusent de parrainer quiconque. Seulement 20% de ceux que nous contactons acceptent de nous recevoir. Et moins de 10% de ceux que nous rencontrons acceptent de me parrainer, le plus souvent d’ailleurs au bout de la deuxième ou troisième visite. Un simple calcul permet de conclure que nous devons passer environ 25000 appels téléphoniques et effectuer quelque 10000 à 15000 visites pour obtenir ces fameux 500 parrainages. Seul un parti structuré, avec une puissante force de démarcheurs très motivés, peut opérer ce travail de Titan. Nous n’avions pas cette force militante en 2011. Nous l’avons maintenant. Au passage, cela montre que beaucoup de ceux qui se déclarent candidats n’ont strictement aucune chance d’obtenir les 500 parrainages, car le simple fait d’être une personnalité connue ne suffit pas, loin s’en faut ! De fait, les retours du terrain dont nous disposons donnent à penser qu’il y aura pas plus de candidats en 2017 qu’en 2012, et même probablement moins. Si je suis de ceux-là, il est possible que je sois la seule véritable tête nouvelle. À vous entendre, vous seriez la seule personnalité politique apte à proposer une alternative aux politiques européennes. Ceux qui ont combattu les traités européens, (FN, Debout la France, Front de gauche…) ne seraient que des alibis. Cette présentation des choses ne finit-elle pas par se retourner contre vous et vos idées ? Je ne dis pas que je suis le seul à critiquer l’Europe ou à m’être opposé aux traités européens. En revanche, je suis le seul à proposer une alternative crédible, réalisable et qui ne dépend que du peuple français. À savoir la sortie de l’UE et de l’euro par l’article 50 du traité sur l’Union européenne (TUE), et le lancement de cette procédure dès ma prise de fonction à l’Élysée. Vous savez, je connais très bien ce que l’on appelle la mouvance « souverainiste » en France. Ses dirigeants font souvent des critiques justes de l’Union européenne ; mais ils ne vont jamais jusqu’au bout du raisonnement et ils parviennent toujours à la même conclusion : il faudrait renégocier les traités pour « changer d’Europe ». Au fond, les propositions du FN, du FG, de DLF, de l’extrême gauche, procèdent ainsi au même tour de passe-passe que celles des Verts, du PS ou de LR. Comme le notait déjà la Charte fondatrice de l’UPR adoptée il y a bientôt 10 ans, tous les partis politiques français sont schizophrènes : ils sont à la fois pour le principe de la « construction européenne » et contre le résultat qu’ils constatent ! Aucun d’entre eux ne pose cette question toute simple devant les électeurs : pourquoi l’Europe est-elle si différente des promesses faites, pourquoi est-elle comme elle est ? Quant à moi, j’explique depuis bientôt 10 ans que si l’Europe est comme elle est, ce n’est pas par inadvertance. C’est parce qu’elle ne peut pas être autrement. Elle est le résultat fatal de la confrontation de 6, puis 9, puis 10, puis 12, puis 15, puis 25, puis 27, puis 28 intérêts nationaux divergents. Les 28, bientôt 27, ne sont d’accord sur à peu près rien et les traités sont des compromis arrachés à la virgule près, après des nuits de psychodrame et de « marathons bruxellois ».