Le week-end dernier, à Nancy. J’essaie de paraître calme, mais je suis en fait en pleine montée de stress. C’est que je suis dans un aéroclub, dans le cockpit d’un Cap 10B qui s’apprête à décoller pour quinze minutes d’acrobaties aériennes. Autant dire que je ne suis pas très rassuré. Cela faisait pourtant pas mal de temps que j’y pensais. Mais une fois dans le cockpit, j’en viens à me demander ce que je fais là. Philippe, à l’avant, me dit cependant qu’on est parés. Il est un peu tard pour redescendre. Et puis, je ne peux pas faire ça alors qu’il y a ma femme qui m’observe sur le bord du tarmac. Le moteur fait un vacarme impressionnant en dépit du casque : sans ce dernier et les micros qui y sont intégrés, il serait sans doute impossible de discuter. Bientôt, notre bi-place file sur la piste et l’on décolle sans difficulté. Nous ne sommes pas dans les airs depuis une minute que Philippe m’apprend qu’on va amorcer la voltige. Il nous fait faire un immelmann et je serre les dents sous la pression. C’est un tantinet plus intense que ce que je pensais ! Et ce n’était qu’un échauffement. Le pilote poursuit tout de suite avec plusieurs vrilles, puis avec un loopgin. Le rythme auquel s’enchaînent les figures est carrément effréné. Pour tout dire, je dois de temps à autre me contracter pour éviter le blackout. Dans certaines figures, je dois subir 5G : je pèse alors cinq fois plus lourd. C’est carrément épuisant. Mais curieusement, même dans les acrobaties les plus extrêmes, la peur brille par son absence. C’est que je sais que mon ange-gardien sait ce qu’il fait : ça fait 20 ans qu’il fait des vols de ce genre, et ça se voit dans sa maîtrise parfaite de l’appareil. Puis vient déjà le moment de regagner l’aérodrom. Les dix minutes sont terminées. C’était bref, mais en même temps, je suis heureux que ce soit fini : je suis dégoulinant à la sortie de l’appareil et j’ai l’estomac en vrac. Ceci dit, j’ai dans le même temps un grand sourire béat. Je sais déjà que cet instant restera gravé au fer rouge dans ma mémoire. Si vous projetez de tenter cette expérience, soyez bien conscients que c’est vraiment rude : même quand le pilote ajuste sa manière de voler en fonction de chaque passager, ça peut vite rendre malade. Je vous mets en lien le site par lequel je suis passé pour cette séance de voltige. A lire sur le site de cette activité de voltige en avion à Nancy.