L’année dernière au Yémen, le conflit armé opposant le gouvernement internationalement reconnu du président Hadi, soutenu par une coalition internationale emmenée par l’Arabie saoudite, au groupe armé des Houthis et à leurs alliés, parmi lesquels figuraient des unités de l’armée restées fidèles à l’ancien président Ali Abdullah Saleh, s’est poursuivi tout au long de l’année. Les Houthis et les forces loyales à l’ancien président Saleh contrôlaient toujours la capitale, Sanaa, et d’autres régions du pays. Le gouvernement du président Hadi contrôlait des régions du sud du Yémen, notamment les gouvernorats de Lahj et d’Aden. Le groupe armé Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), qui contrôlait toujours des zones du sud du Yémen, a perpétré des attentats à l’explosif à Aden et dans la ville portuaire de Mukalla, que les forces gouvernementales ont reprise en avril. L’armée des États-Unis a poursuivi ses tirs de missiles contre les combattants de l’AQPA. Le groupe armé État islamique (EI) a également commis des attentats à l’explosif à Aden et à Mukalla visant essentiellement des responsables gouvernementaux et les forces gouvernementales. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, 4 125 civils, dont plus de 1 200 enfants, ont été tués et plus de 7 000 autres blessés depuis le début du conflit, en mars 2015. Faisant le point sur la situation en octobre, le Bureau de l’ONU de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué que plus de 3,27 millions de personnes avaient été déplacées par le conflit et que près de 21,2 millions, soit 80 % de la population du Yémen, dépendaient de l’aide humanitaire. Des pourparlers de paix entre les parties au conflit ont débuté en avril au Koweït, sous l’égide des Nations unies ; ils se sont accompagnés d’une brève accalmie dans les combats, qui se sont cependant intensifiés après l’échec des négociations, le 6 août. Le secrétaire d’État américain John Kerry a annoncé le 25 août une « nouvelle approche des négociations », qui n’avait débouché sur aucun résultat clair à la fin de l’année. Les Houthis et leurs alliés ont désigné un Conseil politique suprême de 10 membres pour gouverner le Yémen, lequel, à son tour, a chargé l’ancien gouverneur d’Aden, Abdulaziz bin Habtoor, de former un gouvernement de « salut national ». En septembre, le président Hadi a ordonné le transfert de la Banque centrale de Sanaa à Aden, ce qui a aggravé la crise fiscale due à la diminution de ses réserves – ainsi que la crise humanitaire, en réduisant la capacité du gouvernement de facto des Houthis à Sanaa d’importer des denrées alimentaires essentielles, du carburant et des fournitures médicales.