La polémique déclenchée par l’installation par Israël de détecteurs de métaux aux entrées de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem s’est poursuivie lundi avec le refus persistant des autorités religieuses musulmanes d’entrer sur ce lieu saint. Israël a décidé, sans consulter le Waqf, l’organisme palestinien chargé des biens musulmans, d’installer ces détecteurs après que deux policiers israéliens ont été tués vendredi à l’une des entrées de l’esplanade par trois Arabes israéliens. Après la fermeture exceptionnelle pendant deux jours par Israël de l’esplanade, le troisième lieu saint de l’islam, Israël l’a rouvert dimanche après avoir installé des détecteurs de métaux à deux des portes de l’esplanade. Lundi, la police a annoncé dans un communiqué que trois autres portes équipées de détecteurs avaient été à leur tour rouvertes. « Nous travaillons pour installer des détecteurs aux abords des portes restantes comme l’ont décidé les responsables politiques [israéliens] au plus haut niveau », a-t-elle ajouté. Les responsables du Waqf ont eux continué lundi à refuser d’entrer sur l’esplanade en passant par ces détecteurs, a constaté une journaliste de l’AFP sur place. « Nous n’accepterons pas qu’Israël crée un précédent », a dit Nasser Najib, l’un des gardiens employés par le Waqf depuis 31 ans. À l’une des portes ouvertes, seul un homme poussant le fauteuil roulant de sa mère passe par le détecteur pour entrer sur l’esplanade. La veille, les prières musulmanes avaient été organisées à l’extérieur de l’esplanade en signe de protestation à l’installation de détecteurs de métaux. L’attentat à l’arme à feu de vendredi était l’un des plus graves incidents des dernières années à Jérusalem. Les trois assaillants avaient été pourchassés par la police israélienne jusqu’à l’esplanade où ils avaient été abattus. La décision de fermer vendredi et samedi l’esplanade a ravivé les craintes des Palestiniens de voir Israël prendre le contrôle exclusif du site, qui est également révéré par les juifs comme le mont du Temple.